Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Sire, je suis attendant que les compagnies de gens de
2cheval vous plerra menvoyer pour mopposer aux desseings
3de voz ennemys car, certeynement, sans iceles,
4ilz auront grand part à ceste recolte quest bien pro
5cheyne ; neantmoings, je feray ce que je pourray pour
6en avoyr la meilleur part. On ne touche en rien au
7bien des sieurs de Saynt Romain et Cheylar, encores que
8on surprend tous les jours quelques lettres et a lon
9des advis quilz nattendent que leurs commodités pour
10remuer. Quant à ce que votre magesté se repose sus
11moy de la dispensation des deniers quon employe à
12lentretien des forces qui sont en ce gouvernement
13et de la fiance quele a en ma preudhomie et
14fidelité, je len remercie très hummblement et ne
15defauldront jamays pour votre service tant que Dieu
16me gardera le sens ; mais je vous puis bien asseurer
17quele sera bien tost accompagnée de pouvretté si votre
18magesté ny a esgard, laquele je noze importuner
19pour le payement de mes estatz. Pour le regard du
20maniement des deniers que votre magesté desireroyt
21que ce fut par voz tresoriers de lextraordinayre des
22guerres, elle en fera sy luy playst le commandement
23aux commis des troys estatz de ce païs ; et neantmoings,
24syre, je ne puis vous celer que les trovant sy attentionnés
25aye le maniement, attendu que la despence en est beaucop
28moindre comme lesdits commis vous feront entendre plus
29particulièrement.
30Sire, jay esté adverty que votre magesté avoyt esté sus
31le point de ordonner à monsieur de Mandelot de se venir
32avoyt esté fayct par ce quon vous auroit faict entendre
34que ne pourrions nous accorder. Je vous suplie
35très humblement, syre, croyre que sil vous playst fayre
36aura telle fraternité et inteligence entre nous que
39vous nen aurés jamays nouveles ; et vous puis encores
40repliquer quil est très necessayre car, sy ce que
41bon païs comme il est dans les montagnes, certeynement
43leurs forces se augmenteroyent, et sy je voys
44que qui ne sy opposera vifvement quilz prendront pied
45au bon païs qui, ses jours passés sapprochèrent de Grenoble
46et rompirent le chevalier de La Mothe et sa compagnie qui cestoyt
47mis dans un prioré, Monbrun y estoyt en personne
48avecques IIIc chevaulx // [marge gauche : // bons ou mauvays] et bien Vc harquebusiers, où je
49macheminoys, mays ilz sen sont eslngnés. Je ne puis
50passeront en bon nombre de çà le Rosne pour du tout
52nous empecher la recolte. En fin, syre, je nespergneray
54aucune chose pour le bien de votre service et
55conservation de ceste province. Jemployeray le seigneur
56d'Ourches pour commander les gens de pied ; et par ce
57sire, que jey entendu que le filz du baron des Adrés
59fayct quelques porsuites pour son père, je vous puis
60asseurer que ledit des Adrés a dit quil aye depuis
61volu rabiller son dire sy ma-[t]-il escrit depuis
62huit jours quil estoyt resolu de ne commander
63gens de pied en quelque part que ce soyt.