Consultation

XXI, folios:109 110
M. de Gordes
Charles IX
Lettre non liée
12/06/1573

Valence

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1

Sire, je suis attendant que les compagnies de gens de

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cheval vous plerra menvoyer pour mopposer aux desseings

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de voz ennemys car, certeynement, sans iceles,

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ilz auront grand part à ceste recolte quest bien pro

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cheyne ; neantmoings, je feray ce que je pourray pour

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en avoyr la meilleur part. On ne touche en rien au

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bien des sieurs de Saynt Romain et Cheylar, encores que

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on surprend tous les jours quelques lettres et a lon

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des advis quilz nattendent que leurs commodités pour

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remuer. Quant à ce que votre magesté se repose sus

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moy de la dispensation des deniers quon employe à

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lentretien des forces qui sont en ce gouvernement

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et de la fiance quele a en ma preudhomie et

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fidelité, je len remercie très hummblement et ne

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defauldront jamays pour votre service tant que Dieu

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me gardera le sens ; mais je vous puis bien asseurer

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quele sera bien tost accompagnée de pouvretté si votre

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magesté ny a esgard, laquele je noze importuner

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pour le payement de mes estatz. Pour le regard du

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maniement des deniers que votre magesté desireroyt

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que ce fut par voz tresoriers de lextraordinayre des

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guerres, elle en fera sy luy playst le commandement

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aux commis des troys estatz de ce païs ; et neantmoings,

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syre, je ne puis vous celer que les trovant sy attentionnés

25 et promptz à ce quy concerne votre service [barré : il] je vous 26 [barré : vous plerra] suplie humblement les gratiffier que leur receveur en 27

aye le maniement, attendu que la despence en est beaucop

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moindre comme lesdits commis vous feront entendre plus

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particulièrement.

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Sire, jay esté adverty que votre magesté avoyt esté sus

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le point de ordonner à monsieur de Mandelot de se venir

32 joindre à moy avecques quelques forces [barré : et] ce que depuis ne 33

avoyt esté fayct par ce quon vous auroit faict entendre

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que ne pourrions nous accorder. Je vous suplie

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très humblement, syre, croyre que sil vous playst fayre

36 ce bien à ceste province [barré : et a votre service] comme il est 37 [109 v°] très necessayre pour votre [barré : province] service que il y 38

aura telle fraternité et inteligence entre nous que

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vous nen aurés jamays nouveles ; et vous puis encores

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repliquer quil est très necessayre car, sy ce que

41 lennemy tient [barré : et se fayct ouyr] estoyt aussy bien en 42

bon païs comme il est dans les montagnes, certeynement

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leurs forces se augmenteroyent, et sy je voys

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que qui ne sy opposera vifvement quilz prendront pied

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au bon païs qui, ses jours passés sapprochèrent de Grenoble

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et rompirent le chevalier de La Mothe et sa compagnie qui cestoyt

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mis dans un prioré, Monbrun y estoyt en personne

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avecques IIIc chevaulx // [marge gauche : // bons ou mauvays] et bien Vc harquebusiers, où je

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macheminoys, mays ilz sen sont eslngnés. Je ne puis

50 abandonner ses envyrons [barré : sans] autrement ceulx du Vivereys 51

passeront en bon nombre de çà le Rosne pour du tout

52 [barré : sire et de Valence] 53

nous empecher la recolte. En fin, syre, je nespergneray

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aucune chose pour le bien de votre service et

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conservation de ceste province. Jemployeray le seigneur

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d'Ourches pour commander les gens de pied ; et par ce

57 [barré : sire de Valence le XIIe de juing 1573] 58

sire, que jey entendu que le filz du baron des Adrés

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fayct quelques porsuites pour son père, je vous puis

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asseurer que ledit des Adrés a dit quil aye depuis

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volu rabiller son dire sy ma-[t]-il escrit depuis

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huit jours quil estoyt resolu de ne commander

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gens de pied en quelque part que ce soyt.

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